Policiers, Roman noir, Thrillers

Coupable ?

Chronique de Coupable ?, de Laurent Loison.

« – Je me battrai comme jamais sur ce dossier. Et pas uniquement moi. L’intégralité du cabinet va travailler pour toi jour et nuit. Quinze cerveaux d’avocats déterminés à sauver ta peau devraient suffire à contrecarrer un Kingall même gonflé à bloc. Nous trouverons les moyens d’emporter une décision favorable. »

Laurent Loison, Coupable ?, Slatkine et Cie, 2020, p. 213.

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Drame, Epistolaire, Historiques, Roman

Monsieur le Commandant

Chronique de Monsieur le Commandant, de Romain Slocombe.

« Tous, nous n’hésitions pas à le clamer haut et fort, dans les journaux et hebdomadaires, où nous exprimions notre juste indignation, ce que l’immense majorité des Français pensait tout bas : les Juifs volaient les emplois de nos concitoyens, envahissaient illégalement le pays, lançaient une « révolution juive » avec la complicité de Léon Blum. Bientôt ils comploteraient pour entrainer la France – qui n’était pas prête militairement – dans leur guerre de revanche, et nous précipiteraient tous au fond de l’abîme ! »

Romain Slocombe, Monsieur le Commandant, Éditions Pocket, 2017, p. 39.

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Drame, Roman

Mon père

Chronique de Mon père, de Grégoire Delacourt.

« À la fin de sa vie, l’abbé Pierre confessait que la plénitude de Dieu n’avait pas toujours comblé sa solitude terrestre, que parfois la chaleur, les bras et la volupté de l’autre lui avaient manqué. Cela en a-t-il pour autant fait un prédateur ? Cela a-t-il fait triompher l’ennemi en lui-même ? Autoriser le mariage des prêtres permettrait à bon nombre d’entre eux de profiter de l’indispensable adoration de l’autre, sans le sordide de la dissimulation, mais priverait alors l’Église du grisbi des successions – les prêtres mariés ayant alors leurs propres héritiers. »

Grégoire Delacourt, Mon père, Le Livre de Poche, 2020, p. 118.

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Roman

10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange

Chronique de 10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange, de Elif Shafak.

« Elle ne le leur avait jamais dit, pas explicitement, mais ils étaient son filet de sécurité. Chaque fois qu’elle trébuchait ou basculait, ils étaient là pour elle, la soutenant ou adoucissant l’impact de la chute. Les nuits où un client la maltraitait, elle trouvait la force de rester debout, sachant que ses amis, par leur seule présence, viendraient mettre du baume sur ses bleus et ses écorchures […]. »

Elif Shafak, 10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange, Flammarion, 2020, p. 231.

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Biographies & autobiographies, Historiques

Madame S

Chronique de Madame S, de Sylvie Lausberg.

« La guillotine, Meg refuse d’y pense. Inimaginable, impossible ! Depuis des mois, les mêmes privations, les maladies ou les petites joies dérisoires, et puis l’espoir qui s’intensifie un jour pour se rétrécir en peau de chagrin le lendemain. Les jours passent, et les visites sont trop rares. »

Sylvie Lausberg, Madame S, Slatkine & Cie, 2019, p. 225.

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Biographies & autobiographies, Drame

Rien n’est noir

Chronique de Rien n’est noir, de Claire Berest.

« Après Frida s’habille. M’apprêter de parures pour m’offrir au premier qui voudra de moi, comme l’écrit Whitman. C’est long, sophistiqué et réconfortant. Choisir une tenue dans la multitude de jupons, châles, corsages : préparer sa palette. Hésiter, combiner, défroisser, trouver l’accord. »

Claire Berest, Rien n’est noir, Éditions Stock, 2019, p. 74.

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Drame, Psychologique, Thrillers

Notre part de cruauté

Chronique de Notre part de cruauté, d’Araminta Hall.

« Sa robe était ourlée de très vieille dentelle, drapée sur un tissu ajusté et scintillant qui flottait autour de son corps comme de l’eau. Il luisait à chacun de ses gestes, tour à tour soulignant puis dissimulant ses formes parfaites. L’échancrure dans le dos révélait sa colonne vertébrale et le jeu de ses muscles, sa peau d’un brun pâle me rappelant tous les moments où je l’avais tenue dans mes bras. »

Araminta Hall, Notre part de cruauté, Librairie générale française – Préludes, 2019, p. 141.

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Roman

Dévorer le ciel

Chronique de Dévorer le ciel, de Paolo Giordano.

« Je dis :

– Tu ne t’en rends peut-être pas compte maintenant. Mais dans cinq, dix ou vingt ans, peu importe, tu finiras par ressentir l’absence de ce que je t’ai enlevé et tu me détesteras. Parce que je t’aurai gâché la vie.

– Tu délires, Teresa. C’est la déception qui parle à ta place. Rentre à la maison et repose-toi. Nous ferons un autre voyage, une autre tentative. »

Paolo Giordano, Dévorer le ciel, Éditions du Seuil, 2019, p. 259.

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Aventures, Drame

D’innombrables soleils

Chronique de D’innombrables soleils, d’Emmanuelle Pirotte.

« Marlowe respire profondément. Pourquoi est-il encore allé lui répondre ça, au lieu de se taire ? Il en a assez de ces mesquineries, de ce combat dans lequel elle l’entraîne malgré lui ; il s’aperçoit qu’elle l’ennuie. Cette manière si féminine d’éprouver sans cesse les limites de l’amour, de la patience, de votre capacité à endurer, tout simplement. C’est éreintant et cela doit bien finir par tuer quelque chose, à la fin. Mais ils n’en sont qu’au commencement. Au tout début des caprices de cette… folie furieuse qui s’est emparée d’eux. »

Emmanuelle Pirotte, D’innombrables soleils, le cherche midi, 2019, p. 89.

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Drame, Roman

Opus 77

Chronique de Opus 77, d’Alexis Ragougneau.

« Le violon, vaincu, épuisé, est laissé seul à macérer. D’abotd il bouge à peine. Il ne peut que reprendre timidement le thème intimé par les basses. Cette fois c’est bien fini pour lui, c’est du moins ce qu’il laisse à penser. Or la vie revient progressivement, sans que l’on sache quel fol espoir la lui a insufflée. Le violon solo finit par se relever, dégoulinant, hagard, et fixe l’orchestre faisant office de bourreau bien en face. Et pendant les cinq interminables minutes que dure la Cadence, il va se ruer à l’assaut, percutant la glace froide et transparente du silence, la couvrant de son sang, choc après choc, tentative après tentative, jusqu’à sombrer dans la folie de celui qui n’a pas d’autre porte de sortie. »

Alexis Ragougneau, Opus 77, Éditions Viviane Hamy, 2019, p. 103-104.

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