Historiques, Policiers

Le sang de l’hermine

Chronique de Le sang de l’hermine, de Michèle Barrière.

« – Il n’est pas question que Léonard de Vinci m’échappe, reprit le roi. C’est le plus grand artiste et le meilleur philosophe de tous les temps. Il sera un ornement primordial pour le royaume de France.

Quentin fit la moue. Il comprenait mal l’engouement de François pour ce vieillard. Il l’avait rencontré à Bologne : un fou ! »

Michèle Barrière, Le sang de l’hermine, Le Livre de Poche, 2013, p. 41.

Motivations initiales

Chez Ô Grimoire, on a profité du confinement et d’un jour off niveau boulot pour réorganiser nos bibliothèques, nos PAL et nous séparer de quelques ouvrages pour qu’ils trouvent preneur dans le hall de notre immeuble… C’est lors de ce grand rangement que j’ai retrouvé cette belle série écrite par l’historienne Michèle Barrière, ni une ni deux, j’ai décidé de me replonger dans le premier tome…

Synopsis

Quentin du Mesnil a été élevé avec François Ier. Les deux jeunes hommes éprouvent l’un pour l’autre un profond respect et ont une solide amitié. Le jeune roi de France confie à Quentin une mission de la plus haute importance : se rendre en Italie afin escorter Léonard de Vinci jusqu’à Amboise. En effet, le célèbre artiste a mis la patience du roi à rude épreuve en lui promettant de venir en France mais en n’honorant jamais sa promesse…

Quentin du Mesnil s’engage dès lors dans une mission périlleuse, au risque de sa vie… Qui en veut à la vie de Léonard ? Pourquoi cherche-t-on à tuer le savant ?

Michèle Barrière nous livre ici une enquête qui mêle histoire de France, science et manipulations.

Avis

Le moral commençant à être un peu en berne, j’avais besoin d’une « lecture doudou ». Je n’avais pas envie de sang, pas envie d’un truc trop prise de tête… J’ai donc opté pour ce petit roman mêlant histoire de France et gastronomie.

Bonne pioche ! Dès le début, le fait que l’auteure respecte la véracité des faits historiques et de la chronologie des faits me fait accrocher à cette histoire ! On est propulsé en pleine période de la Renaissance, aux côtés de trois monarques – Charles Quint, François Ier et Henri VIII – qui ont une soif immense de pouvoir et rêvent de grandeur. L’histoire devient encore plus palpitante lorsque Léonard de Vinci rentre en scène… En effet, on en apprend plus sur sa vie personnelle – assez tumultueuse -, son travail auprès de grandes personnalités influentes de l’époque.

Bref, l’arrière plan historique est très travaillé et sans faille !

Mais qu’en est-il de l’enquête ? De l’intrigue ? Eh bien, là, c’est un petit flop… Il faut être honnête, ce n’est pas très palpitant et par moment cela paraît trop superficiel et même surjoué. Sur le thème, je pense que Jean-François Parot ou bien Jean d’Aillon arrivent à donner plus de vie à leurs histoires et même à leurs personnages. Ici, les personnages sonnent un peu faux et très caricaturaux. Par exemple, prenons Quentin et sa sœur : lui est naïf et un peu terne, elle est bornée, exubérante, limite insupportable.

Pourtant, même si ce roman comporte des failles, je n’ai pas pu m’empêcher de tourner les pages… Je pense que mon attrait pour l’Histoire l’a emporté et m’a fait passer au dessus des petites lacunes de l’ouvrage. Une lecture en demi-teinte mais une lecture qui m’a fait du bien ! Le petit plus c’est sans aucun doute les recettes de l’époque, remises aux poids et mesures de notre époque par l’auteure – elle est spécialiste de l’histoire de l’alimentation – : sincèrement, tout ne me donne pas envie, mais j’ai bien envie d’en surprendre certains en tentant l’une ou l’autre des préparations !

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