Jeunesses, Livres jeunesses

Mon beau grimoire

Chronique de Mon beau grimoire, de Chrysostome Gournio.

« Ses oreilles bourdonnent, ses tempes battent la chamade… Elle se contente de serrer les poings plus fort. Cassez-vous ! Cassez-vous ! Cassez… Elle voudrait exploser, leur hurler au visage, mais elle sait qu’elle ne le fera pas. Son corps est trop faible, trop maigre, trop maladroit. Et elle n’est pas assez courageuse. »

Chrysostome Gournio, Mon beau grimoire, Editions Castermann, 2021, p. 5.

Motivations initiales

En cette période de fin d’année, j’ai souvent le souvenir de moi, enfant, sous ma couette, avec un livre éclairé par une lampe de poche. Je lisais des livres qui donnaient la chair de poule. Alors comme il fait gris et froid, pourquoi ne pas faire une retour en enfance ?

Synopsis

Perséphone est la fille du croque mort, elle a la peau pale et les cheveux roux, il n’en fallait pas plus pour qu’elle soit prise en grippe au collège par une bande de trois gamins qui la comparent sans cesse à une sorcière. Ce harcèlement quotidien finit par faire naître chez elle un désir de vengeance, qui incitera la jeune fille à conclure un pacte avec une étrange vieille dame fraichement installée dans le cimetière entretenu par son père.

Avis 

J’ai apprécié la lecture de ce livre, qui a su m’emporter le temps d’une soirée.  

Le thème du harcèlement scolaire est très bien abordé et ne fait pas dans la demi-mesure. Je n’imaginais pas le harcèlement au collège déjà aussi sexualisé. Les 3 gamins, appelés par notre protagoniste les 3 K, parlent de montrer leurs « baguettes » et leur leader souhaite sentir à nouveau la douceur de sa peau entre ses doigts. À un moment, nous sommes à la limite du viol et la tension est palpable. Le ton est très mature pour un livre jeunesse. Notre héroïne n’aura que très peu de moments de réconforts car même la découverte de ses dons de sorcière ne sera pas sans conséquence. En effet, Perséphone découvrira que l’utilisation de la sorcellerie de manière immodérée nuit à son intégrité physique.

La fin est totalement dans le ton du livre, douce-amère, qui fait sourire mais montre que personne ne sort indemne du harcèlement. Les responsables sont punis mais Perséphone a dû faire des sacrifices pour être libérée d’une situation qui aurait dû être prise plus au sérieux par les adultes.

Nous sommes en réalité face à une histoire angoissante, sanglante avec du suspens et de l’horreur qui a pour trame de fond un sujet grave bien retranscrit mais peut être un peu – trop ? – lourd pour de la littérature jeunesse. Quand on est victime de harcèlement, la solution n’est pas de faire justice soit même, mais de s’orienter vers la famille ou les autorités compétentes.

Une lecture qui horrifiera les enfants mais qui fera réfléchir les adultes. Attention malgré tout à ne pas mettre ce livre entre les mains d’enfants hyper-sensibles !

Pour en savoir plus

Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.

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