Thrace – T. 1 O Iuvenes Lupi

Chronique de Thrace – T. 1 O Iuvenes Lupi, de Francesco Trifogli.

« Quand je pense qu’un homme comme toi… Un membre de la gens Pollia, un compagnon d’armes de l’Imperator Vespasien en Judée, un homme dont la cité de Rome envie le cursus honorum. Je n’arrive pas à croire qu’un romain tel que toi ait décidé de vivre comme un paysan, loin de la ville… »

Francesco Trifogli, Thrace – T. 1 O Iuvenes Lupi, Graph Zeppelin, Éditions de l’Éveil, 2023, p. VII.

Motivations initiales

Quand vous lâchez quelqu’un qui s’intéresse – et plus – à l’histoire dans un rayonnage de bandes-dessinées, il n’est pas étonnant que, au final, cela se termine par le fait que votre PAL se retrouve augmentée de quelques albums… dont ce premier tome de la série Thrace. Alors, qu’a-t-elle dans le ventre ?

Synopsis

En 74 après JC, on découvre Adriana, jeune noble romaine, de la gens Pollia, qui vit avec son père et Cleio, un jeune esclave gaulois, dans une villa à proximité de Pompéi. Le chef de famille, ancien compagnon de route de Vespasien, a choisi de quitter Rome après la mort de son épouse et de son jeune fils, écœuré par l’attitude des puissants. Il a choisi Cléio parce qu’il a le même âge que son propre fils, et les deux enfants, Adriana et Cleio, ont grandi presque comme frère et sœur. Mais ce qui est valable sur les terres de la villa ne l’est pas forcément ailleurs…

Cette année-là, l’oncle d’Adriana, Quintus, leur rend visite. Mais, avant de repartir, il lui prend la fantaisie d’agresser Cleio… lequel se défend et blesse le noble trop présomptueux, lequel repart avec sa colère.

Cinq ans plus tard, le Vésuve entre en éruption, noyant Pompéi sous les cendres. Adriana et Cleio parviennent à s’enfuir et survivent, un an durant, comme ils le peuvent. Mais finalement Adriana décide de rejoindre Rome et son oncle. Ce dernier prend en charge la jeune fille, mais, sa colère restant encore vivace, fait battre Cleio et le laisse pour mort…

Avis

L’intrigue est classique : deux jeunes gens appartenant à des milieux que tout oppose – ici, une jeune patricienne et un esclave – tombent amoureux. Mais leurs milieux respectifs font que les obstacles s’accumulent devant eux. Et tout semble terminé lorsqu’Adriana croit Cleio mort, après que son oncle Quintus l’ai fait battre et l’ai laissé pour mort. C’est donc le hasard qui fait qu’un jour, elle le retrouve, devenu gladiateur.

L’histoire est intéressante, les dessins accompagnent bien le texte, et, lorsque l’on referme cet album, on n’a qu’une envie, c’est de pouvoir lire la suite, ce qui est toujours le meilleur indicateur possible de qualité.

Mais ce qui est terrible, c’est qu’il n’y a pas besoin de réfléchir bien longtemps pour trouver des exemples, dans notre monde moderne, qui pourraient amener pratiquement à cette même histoire. Un Ouïghour et une Chinoise ; un Kurde et une Turque ; un Tchétchène et une Russe ; un Rohingya et une Birmane… ou, il n’y a pas si longtemps, un Tutsi et une Hutu, par exemple.

C’est aussi l’occasion de revoir les différents groupes de gladiateurs, secutors et rétiaires, mirmillons et thraces… de quoi se préparer à briller en société, si vous arrivez à le replacer dans la conversation !

Ça fonctionne bien, on apprend pas mal de choses, et on a très envie, en refermant ce premier tome, de savoir comment tout cela va se terminer… tous les voyants sont donc au vert ! Alors, prêts à nous rejoindre pour une petite balade dans la Rome antique ?

Pour en savoir plus

Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.