Aventures, Bandes dessinées, Historiques

Legio Patria Nostra – T. 2 Main de bois

Chronique de Legio Patria Nostra – T. 2 Main de bois, de Jean-André Yerlès (scénario) et Marc-Antoine Boidin (dessins et couleurs).

« Je les connais, ce sont des arabes indigènes, voilà tout.

Non Monsieur. Ce sont surtout des berbères descendants des anciens numides et n’ayant dans les veines qu’une infime parcelle de sang arabe. De la conquête arabe, le nord de l’Afrique a conservé la religion musulmane et la langue arabe. Le sang et la langue berbère sont à peu près purs dans le massif de la grande Kabylie, alors que le sang arabe est dominant dans le sud d’Oran chez les Ouled Sidi Cheikh… »

Jean-André Yerlès et Marc-Antoine Boidin, Legio Patria Nostra – T. 2 Main de bois, Éditions Glénat, 2021, p. 9.

Motivations initiales

Un premier tome réussi, qui donne envie de connaître la suite et de continuer à suivre les protagonistes de l’histoire : voilà qui suffit largement comme motivation pour attaquer le deuxième, non ? Alors c’est chose faite !

Synopsis

Engagé sous le vrai-faux nom de Casimir Laï, notre héros découvre ce qu’est la Légion à Sidi-Bel-Abbès, dans un pays écrasé de chaleur, où les soldats français manient davantage la pelle et la pioche que le fusil. Tout est en effet à construire pour permettre aux colons de développer le pays : routes, infrastructures…

Les officiers, de leur côté, n’attendent qu’une chose : que le régiment soit envoyé au Mexique, où Napoléon III voudrait voir un roi catholique sur le trône. Mais la fièvre jaune est un ennemi redoutable.

C’est dans cet environnement que Casimir doit apprendre à être soldat. Mais il découvre également ce que cela veut dire d’avoir des camarades, d’où qu’ils viennent. Alors, quand il retrouve, presque par hasard, Zélie, qui a été rachetée par la tenancière d’un bordel, il peut compter sur eux…

Avis

Ce deuxième tome est toujours aussi efficace. La tension monte petit à petit, alors même que l’on sait que, oui, ils vont y aller, au Mexique ! Et, pour la plupart, y mourir. Mais le rythme est parfait, avec juste assez de rebondissements pour nous tenir en éveil, mais sans sombrer dans l’invraisemblance.

Casimir qui découvre la camaraderie, et, en même temps, qu’il est possible de vivre sans être en permanence dévoré par la rage – celle qui l’a toujours habité -, c’est une chouette idée. Zélie qui réapparait alors que la tenancière s’apprête à la vendre pour la première fois, ça marche bien. Les cases inondées de soleil qui illustrent toute la dureté du pays, des paysages, et de la vie de ceux qui ont fait le choix de s’y rendre.

La citation choisie pour figurer en haut de page m’a parue intéressante : la première phrase est celle d’un banquier venu faire fortune en Algérie. La deuxième phrase est celle du capitaine Danjou, personnage au centre de ce deuxième tome dont le titre l’évoque : la capitaine, en effet, a dû être équipé d’une prothèse après avoir été blessé dans une embuscade. Est-ce le discours que l’on aurait attendu d’un capitaine de la Légion ? Mais c’est bien toute la richesse de cette bande dessinée que de nous donner à voir des personnages plus complexes que les caricatures que l’on pourrait imaginer !

Petit à petit, la psychologie de chaque personnage s’affine. De nouveaux apparaissent également. Bref, on ne s’ennuie pas un instant. Autant dire qu’il va rapidement falloir s’attaquer au troisième tome…

Et vous, prêts à embarquer pour la grande aventure, direction le Mexique via l’Algérie ?

Pour en savoir plus

Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.

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