Chronique de Les Francs Royaumes – T. 2 La Fureur de Frédégonde, d’Éric Fouassier.
« Malgré toutes les précautions prises, on avait réussi à dérober la chape de saint Martin sous son nez ! Il n’avait pourtant laissé à nul autre le soin de se rendre dans la salle du trésor pour la sortir du reliquaire. Dans le chœur de la basilique, l’étoffe sacrée avait été suspendue par deux moniales aux crochets fixés au plafond de la châsse, sous ses propres yeux et devant plus d’une centaine de personnes. »
Éric Fouassier, Les Francs Royaumes – T. 2 La Fureur de Frédégonde, Le Livre de Poche, 2023, p. 88.
Motivations initiales
La chronique du tome 1 se terminait en indiquant que l’aventure et l’enquête étaient palpitantes. Cela laissait peu de mystère quant au fait que, rapidement, le deuxième tome serait à son tour lu et chroniqué…
Synopsis
Après avoir, dans le tome 1, mené l’enquête autour de la mort mystérieuse de Galswinthe, reine de Neustrie et sœur de Brunehilde, reine d’Austrasie et résolu le mystère, Arsenius est appelé par son parrain, Grégoire de Tours. Celui-ci, en effet, après le coup de tonnerre de l’assassinat de Sigebert, roi d’Austrasie, qui paraissait en mesure de reconstituer le grand royaume de son père Clovis, est en butte aux manoeuvres vexatoires du comte Leudaste, nommé par Chilpéric. Or des événements curieux se sont déroulés : le prieur Carolus a disparu, une moniale a été assassinée, et, bientôt, le manteau de saint Martin, relique placée sous la garde de Grégoire, disparait avant de réapparaître tout aussi mystérieusement.
Ces événements auraient-il quelque chose à voir avec les événements survenus à Skull, bien des années plus tôt ? Et ne risquent-ils pas d’avoir des conséquences pour Wintrude, la compagne d’Arsenius, princesse thuringienne réduite en esclavage et affranchie grâce à l’intercession de Frédégonde ?
Ce qu’Arsenius va découvrir, en plus de l’enquête qu’il mène pour le compte de son parrain, c’est que, plus on s’approche des puissants, plus on risque d’être emporté par les bourrasques qui tourbillonnent autour de ces derniers…
Avis
L’intrigue ou, plutôt, les intrigues de ce deuxième tome sont intéressantes, parce qu’elle donne une place non seulement à Arsenius, mais également à Wintrude, qui n’est pas qu’un faire-valoir de notre héros… ce qui était un risque.
Éric Fouassier parvient ainsi à donner une véritable place, et une existence propre, à chacun de ses personnages centraux. En parallèle, il nous invite à continuer à découvrir les soubresauts de la vie des puissants, autour de la lutte mortelle entre Frédégonde et Brunehilde, à base de complots – parfois bien réels, parfois seulement imaginés.
Cela reste palpitant, riche, passionnant. La « note de l’auteur », à la fin du livre, est également très intéressante, l’auteur faisant lui-même la part entre le réel et l’inventé, le tout étant complété par une bibliographie de cette période des « rois chevelus ».
Pas besoin d’être passionné(e) d’histoire pour s’intéresser à deux reines qui ont tout connu, les plus grands succès, les pires défaites, les plus grandes douleurs. Alors, si vous aussi vous êtes prêt(e)s à une véritable plongée dans la Francia mérovingienne, sellez votre meilleur destrier, affûtez vos armes. Le périple ne sera pas de tout repos !
Pour en savoir plus
Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.
Ô grimoire ! 