Drame, Espionnage, Histoire, Historiques

La paix paresseuse

Chronique de La paix paresseuse, de Julien Donadille.

« Merci, je vois que tu fais grand cas de notre travail ! Mais pardon de te dire que tu n’as rien compris : le fascisme, c’est la romanité, c’est l’état de droit, la civitas ; le nazisme, ce sont des barbares qui frappent à la porte, c’est Alaric qui éteint le feu sacré, l’un est l’exact contraire de l’autre ! »

Julien Donadille, La paix paresseuse, Éditions du Rocher, 2024, p. 131

Motivations initiales

Lors d’une pérégrination en librairie, ce livre est tombé entre mes mains. Je n’en avais jamais entendu parler… Allez savoir pourquoi, sa couverture et son sujet ont excité ma curiosité, et il a rejoint ma PAL !

Synopsis

1935. Italie, sur les bords du lac Majeur. Alors que la menace hitlérienne se fait de plus en plus évidente, les alliés de la Grande Guerre se réunissent à l’occasion d’une conférence diplomatique pour évoquer le devenir de l’Europe.

Les plans d’Hitler se dessinent petit à petit. Il apparaît clairement que celui-ci veut réarmer l’Allemagne et que l’indépendance de l’Autriche pourrait être menacée.

Diplomates, ministres et militaires disposent donc de trois jours de conférence pour parvenir à un accord entre les anglais, les français et les italiens.

Désaccords, concessions, entente… Que va-t-il sortir de la conférence de Stresa ?

Avis

Julien Donadille remet en lumière un événement peu et mal connu. Cette fameuse conférence de Stresa en 1935 avait pour objectif initial de contrer la montée du nazisme en Europe et de construire un front uni face à l’ambition dévorante d’Hitler. Vous vous en doutez, cette conférence n’a pas rempli ses objectifs, et a mené à ce que l’on sait.

Dès les premières pages, le lecteur est embarqué dans une valse mondaine au milieu des plénipotentiaires, hommes politiques et militaires… Dîners fastueux, bals somptueux, cette conférence n’est pas qu’un espace de négociation dont les enjeux échappent encore largement à nombre des participants, elle est aussi un lieu de spectacle où chacun tente de briller.

L’auteur nous retrace ici avec un luxe de précisions non seulement les tractations politiques de Stresa, mais également des mondanités qui en sont la toile de fond. C’est extrêmement bien fait, on se sent totalement acteur du devenir de l’Europe mais malheureusement également spectateur de l’aveuglement des français et britanniques vis à vis de Mussolini… C’est glaçant ! 

Sur le fond, ce récit historique est mené de façon très plausible, le lecteur adhère totalement. En revanche, s’ajoute à ce récit historique une pseudo-histoire d’espionnage et de passion fugace entre un jeune diplomate et une femme allemande d’origine juive… Là, les choses prennent, de mon point de vue, une tournure trop romanesque et qui, surtout, n’apporte à mon sens pas grand chose au récit, alors que le véritable talent de l’auteur consiste à nous dépeindre avec maestria un moment historique peu connu. 

Vous l’aurez compris, ce séjour sur le lac Majeur, pour moi, a été en demie-teinte… Dommage car le récit historique de cette conférence est franchement fascinant.

Pour en savoir plus

Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.

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