Aventures, Heroic fantasy

Les poisons de Katharz

« Dame Carasse aimait qu’on la croie vieille pour des histoires de respectabilité, mais elle n’aimait pas quand c’étaient ses articulations qui le lui disaient. Or, le vol de retour en balai avait semé la rébellion parmi ces dernières. Elle avait mal partout.

Par ailleurs, à mesure qu’ils se rapprochaient de Katharz, Azarel commençait à angoisser. Et il exsudait son mal-être de la même façon que sa bonne humeur. Dame Carasse se sentit bientôt mal pour lui. Puis, mal tout court. Il allait falloir qu’elle lui apprenne à ne plus faire ça. »

Audrey Alwett, Les poisons de Katharz, Éditions ActuSF, 2016, p. 116.

Motivations initiales

Une rapide discussion avec Audrey Alwett, aux Imaginales, a suffi pour repartir avec ce livre. Qui a ensuite subi la loi de la PAL à rallonge, mais qui me faisait de l’oeil à chaque occasion. Alors j’ai fini par le faire passer de la PAL à la table de nuit, et hop…

Synopsis

Katharz est une ville-prison, au confins de la Trisalliance. Construite sur la prison du démon Sälbeth, emprisonné là à l’issue de son combat perdu contre l’ange Poutrel, il sera libéré si la ville compte un jour plus de 100.000 âmes.

Mais cette situation n’est connue que de deux personnes, Ténia Harsnick, la tyranne de la ville, et Dame Carasse, considérée par beaucoup comme la sorcière la plus puissante du monde et, incidemment, marraine de la précédente. Ténia, détestée de tous, dans cette ville où le meurtre est non seulement autorisé mais parfois récompensée, est la cible de nombreux complots. Mais elle seule porte le poids de la responsabilité de maintenir le nombre d’habitants sous le seuil fatidique…

Et voilà que, du côté de la Principauté de Malicorne – l’un des trois royaumes qui composent la Trisalliance -, on se met en tête, pour des raisons politiques, de venir porter la guerre à Katharz… Entre réveil du démon et guerre, il va falloir des trésors d’imagination et d’angélisme pour s’en sortir…

Avis

> L’avis de T

Ce qui est très fort avec ce livre, c’est que, quand on l’a terminé, on ne sait pas totalement sur quel pied danser. Et c’est en fin de compte assez agréable de devoir se confronter à cet entre-deux.

Si on lit ce livre de façon basique, c’est un roman de fantasy pour adolescents ou jeunes adultes, qui ne demande pas une grande réflexion, qui est très plaisant à lire, qui joue volontiers sur les jeux de mots – que le démon, dans l’histoire, s’appelle Sälbeth n’est que l’un des nombreux clins d’œil qui émaillent l’ouvrage -. Les personnages sont tous assez prototypiques, à la limite de la caricature, du moins au début du livre – la sorcière est d’un cynisme redoutable et capable d’une grande méchanceté, vis-à-vis, par exemple, de ses apprentis : le chapitre 1 comment d’ailleurs par ces mots :

« Cet apprenti était un con. Un con premier de sa promotion, mais un con tout de même. »

Un con – euh, pardon, un apprenti -, justement, il va falloir à Dame Carasse en trouver un nouveau, le premier chapitre se terminant par la mort de celui qui est évoqué ici. Et c’est ainsi qu’Azarel va entrer en scène !

Bref, une lecture exclusivement premier degré est tout à fait possible, et reste plaisante.

Mais on peut également s’intéresser, sous ce vernis facile, aux questions de fond posées par l’auteur, sur le pouvoir et le prix à payer, sur la responsabilité. Et quand on lit dans les remerciements toute l’admiration d’Audrey Alwett pour Terry Pratchett, disparu pendant l’écriture des derniers chapitres de ce livre, on retrouve bien la filiation…

Alors évidemment, l’histoire se termine bien, un petit peu miraculeusement, mais on se dit en refermant l’ouvrage que l’on se plongerait avec plaisir dans une suite des aventures de Ténia, de Lyneth, de Sinus et d’Azarel. Et, ça, c’est bien la preuve que l’on a eu du plaisir à lire, non ?

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3 réflexions au sujet de “Les poisons de Katharz”

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