Aventures, Bandes dessinées, Heroic fantasy, Médiéval fantasy

Thorgal – T. 5 Au-delà des ombres

Chronique de Thorgal – T. 5 Au-delà des ombres, de Jean Van Hamme et Grzegorz Rosinski.

« Là commence l’inconnu qui mène peut-être au deuxième monde. Aucun mortel ne s’y est jamais aventuré.

La légende prétend que c’est en ces lieux que les dieux perdirent leur dernier grand combat sur terre, cette terrifiante bataille qui marqua leur crépuscule. »

Jean Van Hamme et Grzegorz Rosinski, Thorgal – T. 5 Au-delà des ombres, Éditions du Lombard, 1983, p. 16.

Motivations initiales

Quel attitude pourrait-on attendre de quelqu’un qui a lu les quatre premiers tomes d’une série (retrouvez ici la chronique du quatrième), qui a le cinquième sous la main, et qui ne s’est pas lassé de l’histoire ? Eh bien, naturellement, qu’il le lise, ce fameux cinquième tome… Eh bien voilà qui est fait !

Synopsis

Thorgal, qui a tué le iarl Ewing, après que celui-ci lui ait raconté comment Aaricia – enceinte -, pour échapper à ses ennemis, s’est jetée à la mer et a disparu dans les flots, est désespéré. Un an après, il n’est même plus l’ombre de lui-même. Shania, celle qui, par son amour pour Thorgal et sa jalousie, a attiré le malheur, s’occupe de lui, mais il n’a plus prononcé une parole. La volonté inflexible de l’enfant des étoiles semble avoir disparu.

Survient alors un vieil homme, Wargan. Celui-ci les emmène jusqu’à l’homme qui, un an plus tôt, avait contribué au malheur. Galathorn, puisque c’est son nom, est en fait l’héritier du trône de Brek Zarith, occupé illégitimement par Shardar-le-Puissant.

S’ils parviennent à guérir Thorgal de son atonie, à le sortir des gouffres de son désespoir, peut-être celui-ci pourra-t-il les aider à reconquérir le royaume ?

Avis

Comme un hommage aux légendes nordiques dont ils s’inspirent, Rosinski et Van Hamme tressent ici une histoire à la mesure des héros antiques. Thorgal, apprenant qu’Aaricia, contre toute attente, est finalement encore vivante, doit tout tenter pour la sauver.

Tout ? Oui, jusqu’à faire comme Orphée, se rendre au-delà encore du deuxième monde, auprès des dieux et de la Mort elle-même pour obtenir la vie d’Aaricia. Shania, qui l’a soutenu cette dernière année, Shania qui est encore amoureuse de lui même si elle a bien compris que jamais cet amour ne serait payé de retour, l’accompagne.

Dans un dernier défi, la Mort offre à Thorgal une façon de sauver sa femme. Mais Thorgal, dont on apprécie autant les hésitations morales que les exploits physiques, s’interroge. Le prix qui lui est demandé est-il possible à payer ? Naturellement, il ne fait aucun doute qu’il aspire plus que tout à sauver Aaricia, au prix de sa vie, même. Mais ce n’est pas sa vie que la Mort lui demande.

C’est finalement Shania qui prend la décision. Aaricia sera sauvée. Il ne reste plus qu’à revenir au monde, avant que l’aube ne se lève et que les portes entre le royaume des dieux et le monde des hommes ne se soient refermées… au risque de rester dans les limbes, éternellement en errance. Shania, qui, dans le tome précédent, avait précipité le malheur, est ici à la recherche de sa propre rédemption. Après avoir veillé sur l’homme qu’elle aime, alors qu’il est terriblement diminué, et qu’il ne la regarde même pas – « sans doute, au contraire, doit-il me haïr pour ce que j’ai fait », dit-elle -, elle le protège, l’accompagne.

Ce sont ces motifs autour de l’amour – amour partagé, amour perdu, amour désespéré, amour à sens unique, amour mortifère, amour coupable – que tissent nos deux auteurs. Avec brio !

Laisser un commentaire