« C’est tout simple. Pendant qu’on nous cherchera au nord vers la frontière du Venezuela, nous allons redescendre, contre toute logique, vers le sud pour rejoindre Bogota. »
Jean-Charles Kraehn, Patrick Jusseaume, Tramp – T.3 Le bateau assassiné, Dargaud Éditeurs, 1996, p. 26.
Motivations initiales
La chronique du deuxième tome le signalait : il ne fallait pas tarder à enchaîner…
Synopsis
On avait laissé Yann Calec en bien mauvaise posture à la fin du deuxième opus. On le retrouve aussi mal parti au début du troisième, dont une grande partie de l’action se déroule en plus loin de la mer.
On peut même craindre légitimement pour sa vie, et à plusieurs reprises. Cependant, un opportunité apparait, sous la forme du Professeur Fernando Condé, archéologue colombien mais aussi opposant au régime, qui sollicite ses services pour transporter la momie de Tihuanaco à l’étranger.
C’est l »occasion pour Calec de retrouver la mer et même la Belle-Hélène, qu’il espère toujours sauver du torpillage… Mais, forcément, cela signifie également retrouver son pire ennemi, qui ne se cache plus de vouloir en finir définitivement, Floss !
Avis
> L’avis de T
Le changement de terrain de jeu – toute la première partie de cet épisode se déroule sur la terre ferme, et très loin de la mer – n’empêche pas de retrouver les bonnes habitudes prises dans l’opus précédent. De nombreux rebondissements, une histoire construite comme une course contre la montre. La survenue providentielle d’un nouveau personnage, qui aide Calec à s’échapper du bagne, prend son sens dans la suite de l’aventure. Bref, si l’on frôle parfois l’excès et l’exagération, l’ensemble reste tout de même agréablement crédible.
Puis Calec remonte à bord de la Belle-Hélène, déguisé. Et, là, on retrouve le seul côté insupportable du personnage : il est incroyablement naïf. Il sait qu’il est en territoire hostile, que Floss est là, dans l’ombre, et qu’il a au moins un complice, mais peut être davantage, et il persiste pourtant à y aller franco, la fleur au fusil !
On aurait pu penser que le passage par le bagne lui aurait laissé le temps de réfléchir à ce qui s’était passé, peut être réaliser que, sur le bateau, les murs ont des oreilles. En tout cas, que cela lui aurait mis un peu de plomb dans la tête, et un minimum de défiance vis-à-vis des autres. Mais non, bille en tête, il vient voir le nouveau capitaine – sans se demander une seconde, semble-t-il, si ce dernier n’est pas dans la combine. Et cela lui vaut de se retrouver, une fois de plus, ligoté à une chaise, à fond de cale, alors que le sous-marin venu couler la cargo approche. Ses amis, eux aussi, sont enfermés. Bref, la situation est bien mal embarquée…
Bref, tout cela lui vaut de se retrouver une nouvelle fois dans une situation extrêmement précaire, à la fin de l’épisode. Certes, il est cette fois-ci dans son élément, la mer. Mais il y est… littéralement ! Une fois de plus, il ne va pas être possible de le laisser bien longtemps : la suite nous tend déjà les bras !
Mention particulière sur les dessins : une fois de plus, ils accompagnent à la perfection l’histoire. Les variations d’ambiance, de cadre, d’élément sont parfaitement rendues, et cela aide à entrer dans cette histoire. Quant à la couverture, moi, je l’adore !