Policiers

Meurtre au champagne

Chronique de Meurtre au champagne, d’Agatha Christie.

« Il fallait qu’il trouve une solution, un moyen de faire taire Rosemary.

« Quel dommage, s’était-il dit non sans aigreur, que nous ne soyons plus au temps des Borgia… »

Une coupe de champagne empoisonné était probablement l’unique moyen de réduire Rosemary au silence. »

Agatha Christie, Meurtre au champagne, Le Livre de Poche, 1997, p. 74.

Motivations initiales

Déjà l’avant-dernier des Agatha Christie proposés par le Livre de Poche dans le cadre du défi #JelisAgathaChristie ! Alors, laissons-nous tenter, Champagne !

Synopsis

Voilà un an que Rosemary Barton s’est subitement effondrée, après avoir bu une gorgée de champagne, lors de sa fête d’anniversaire. L’enquête a abouti à la conclusion qu’il s’agissait d’un suicide, qui aurait conclu « une dépression nerveuse consécutive à une forte grippe ».

Pourtant, s’agissait-il réellement d’un suicide ? Est-ce bien Rosemary qui a mis volontairement du cyanure dans sa propre coupe de champagne ? Il semble bien que le doute permis… d’autant que tous les protagonistes de l’affaire pourraient bien avoir un mobile valable !

Avis

> L’avis de C

Agatha Christie sans Hercule Poirot, voilà déjà l’une des caractéristiques de ce livre. Qui donc va mener l’enquête ? Et bien ce rôle est ici confié à l’inspecteur Kemp, de Scotland Yard, avec le concours du Colonel Race, une connaissance de la famille Barton. Mais, et c’est une des curiosité de la structure de ce livre, ces deux personnages n’entrent en scène qu’à la moitié du livre environ, lorsque commence la troisième partie de l’histoire.

La première partie est entièrement consacrée à la vision de l’histoire – et de Rosemary – des six personnages centraux : Iris Marle, la petite sœur de Rosemary Barton, Ruth Lessing, l’assistance de George Barton, Anthony Browne, un mystérieux américain qui courtisait Rosemary, Stephen Farraday, homme politique et amant de Rosemary, mais qu’il avait décidé de quitter, Alexandra Farraday, la femme du précédent, et, enfin, George Barton, mari de la victime.

Chacun des six pourrait avoir eu une raison de tuer Rosemary : amour ou jalousie, argent, volonté de protéger sa réputation ou de préserver un secret. Plusieurs d’entre eux, même s’ils ne se l’avouent qu’au plus profond de leur tête, ne regrettent pas la mort de Rosemary, et avaient même songé à l’éliminer.

Dans la deuxième partie, on suit l’ex-mari, George Barton, dans l’organisation, un an plus tard, d’un nouveau dîner dans le même restaurant que celui où Rosemary est morte, pour le jour des morts. Il semble penser que, si le suicide était en réalité un meurtre, cela pourrait permettre de faire jaillir la vérité. Mais le repas ne se termine pas exactement comme il l’avait prévu…

L’enquête, enfin, se déroule dans la troisième partie. Cette structure est assez originale,  et s’avère efficace. Elle fonctionne d’autant mieux que l’on n’est guère étonné, dans une société anglaise corsetée, que chacun ait son petit secret, pas forcément reluisant, à protéger.

Ce n’est pas pour rien qu’Agatha Christie est considérée comme la reine du policier. Avec un énième empoisonnement, elle parvient à renouveler une fois de plus la panoplie de ses personnages. De la belle ouvrage, vraiment !

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