Historiques, Policiers

1794

Chronique de 1794, de Niklas Natt och Dag.

« Ici, tout est si sombre. La lumière ? Des feux follets, rien d’autre. Tycho Ceton m’a proposé une issue. Peut-être. Que peut m’importer de ne plus être le même après, étant qui je suis aujourd’hui ? Des larmes de gratitude coulaient déjà sur mes joues quand je lui ai donné ma réponse. « Oui. Mille fois oui. » »

Niklas Natt och Dag, 1794, Sonatine Éditions, 2021, p. 141.

Motivations initiales 

Rappelez-vous, j’avais adoré le premier polar historique de l’auteur ! 1793 avait été pour moi une vraie bombe, l’histoire était glauque, il y avait du sang sur les murs, bref tout était réuni pour me plaire ! Forcément quand j’ai entendu parler d’une suite, je n’ai pas pu résister – et je n’avais surtout aucune raison valable de le faire -, et j’avais envie de tout mettre sur pause pour lire ce second tome !

Synopsis 

1794. Stockholm. Une mère emplie de chagrin rend visite au boudin Cardell – les « boudins » sont des supplétifs de la garde, choisis parmi les anciens soldats mutilés -. Elle lui relate la disparition tragique de sa fille. En effet, la jeune mariée aurait été tuée sauvagement par des loups le soir de ses noces. Mais la mère n’en croit rien, elle pense plutôt à un meurtre. Mais qui pourrait donc avoir enlevée la vie à cette belle et jeune demoiselle ? 

Pour Cardell commence une longue quête vers la vérité. Comme à son habitude, sa vie et son enquête ne seront pas un long fleuve tranquille et il va faire de terribles découvertes qui lui feront une fois encore sonder toute la noirceur de l’âme humaine. 

Avis 

1794 est le genre de polar historique que vous n’êtes pas prêt d’oublier… L’histoire va vous nouer les tripes pour un bon moment et vous frappera de plein fouet afin de vous faire constater que l’Homme peut être le pire des tordus. Ce n’est pas uniquement son côté glauque qui vous empêchera d’oublier ce roman mais l’intelligence qui émane de ces pages et les émotions que l’auteur arrive à transmettre aux lecteurs. 

Tout comme son prédécesseur, 1794 est écrit d’une plume magistrale qui nous entraine dans une ville dont on ignore totalement les us et coutumes mais également son histoire politique. Ça sent la crasse lorsque l’on tourne les pages, ça pue l’urine et le vomi des alcooliques ayant élu domicile dans les différentes tavernes de la ville, bref ça sent le vrai et moi j’aime vraiment ça quand une histoire transpire la véracité.

Quand j’ai entamé ce roman, j’ai eu l’impression que l’on m’avait menti sur la marchandise… Pendant plus d’une centaine de pages, l’histoire semble n’avoir aucun lien avec ce qui figure en quatrième de couverture. Évidemment, cela interroge mais, finalement, après avoir refermé ce livre, c’est logique et je comprends le choix de l’auteur de s’attarder sur la condition des esclaves à Saint-Barthélémy. Cela lui permet de nous faire découvrir les nouveaux personnages, et de nous laisser le temps de s’attacher à eux. Alors surtout, ne lâchez pas ce roman si vous vous sentez perdu(e) et desarçonné(e) c’est normal ! 

En refermant cet ouvrage, j’ai eu la sensation que l’auteur avait « grandi ». Il a pris plus de liberté dans ses écrits, il ose des choses et c’est une vraie réussite, ça marche et ça matche ! Pour moi aucun doute, Niklas Natt och Dag a tout d’un génie et je pense qu’il nous promet des grandes choses pour les années à venir ! 

Vous l’aurez compris, j’ai dévoré ces cinq cent pages en un claquement de doigt et j’en redemande !

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