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La débâcle

Chronique de La débâcle, de Romain Slocombe.

« C’était pas beau à voir, mon petit. Beaucoup de gens se sont réfugiés sous les wagons ou les voitures quand les Stukas ont attaqué. Mais le mécanicien d’un des trains a voulu sortir son convoi de la gare, sans savoir qu’il y avait des personnes couchées dessous… « 

Romain Slocombe, La débâcle, Éditions Points, 2019, p. 308.

Motivations initiales

J’ai découvert Romain Slocombe un peu par hasard. Mais lorsque j’ai entamé la lecture de Monsieur le Commandant, la plume de l’auteur m’est apparue vraiment impressionnante alors pourquoi ne pas continuer la découverte ?

Synopsis

La rumeur enfle dans tout Paris : les unités nazies seront bientôt aux portes de la capitale. Que faut-il donc faire, rester ou fuir la ville ? La colère des français explose, les émeutes sont imminentes à la gare d’Austerlitz. Le peuple français n’a plus confiance en ses élites ni en ses dirigeants qui, eux, fuient lâchement.

Du 10 au 18 juin 1940, Paris se vide de ses habitants, c’est un véritable exode. De nombreuses personnes partent en direction de la Loire. Voitures, vélos et même charrettes s’entassent sur la Nationale 20, de Vanves jusqu’à Orléans. Mais toutes ces personnes savent-elles qu’elles sont une cible facile pour la Luftwaffe ?

Avis

Une débâcle c’est un renversement, une déroute, une débandade et surtout le chaos. Durant le terrible mois de juin de 1940, la France s’affole, l’ennemi est à deux pas de la capitale et la confiance en nos hommes politiques s’amenuise de plus en plus… Sous un soleil de plomb, Paris se vide de ses habitants en rêvant de lendemains meilleurs à l’abri des mitrailleuses et des blindés.

Romain Slocombe propose à son lecteur une immersion dans une France qui s’écroule, dans une France qui rend les armes face aux Nazis. Cette débâcle sent la sueur et surtout le sang car partir sur les routes, s’aventurer loin de chez soin c’est prendre le risque de tomber sur des gens peu recommandables…

On se retrouve ici plongés au cœur de l’action, et on assiste à des scènes hallucinantes durant cette semaine apocalyptique, du 10 au 18 juin 1940. Ici, il n’y a plus de riches ou de pauvres, sur la route tout le monde est une proie, tout le monde est faible et les sommes d’argent ne changeront rien face aux terribles Stukas.

Romain Slocombe nous propose un livre choral, dans lequel on suit des civils et des militaires, un livre où l’on côtoie la mort mais également l’amour, la haine aussi bien que l’entraide. L’auteur ne refait pas l’histoire, cette débâcle garde tout son sens, celui de la peur, de la folie, de la lâcheté. C’est à la fois touchant et à la fois ça donne envie d’hurler face à cette armée qui est en déroute totale ou bien face à la décision de déclarer Paris ville ouverte en pensant qu’il n’arrivera rien à la population alors que l’occupation va durer quasiment cinq années…

Si la lecture est parfois ardue – cette histoire demande une bonne connaissance de la sphère militaire -, cette histoire est un bon compromis à la lecture d’un manuel scientifique indigeste. Romain Slocombe se soucie du détail et il fait bien car cela donne plus de réalité à son récit et son intrigue rendant le tout saisissant et poignant. 

Une lecture qui nous plonge dans une période sombre de notre histoire mais qui ne doit jamais tomber dans l’oubli, voyez ça comme un devoir de mémoire.

Pour en savoir plus

Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.

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