Bandes dessinées, Récit historique, Science-fiction

Dusha – T. 1 La fille de l’hiver

Chronique de Dusha – T. 1 La fille de l’hiver, de Ruizge.

« Je vous offre l’opportunité de purger vos crimes contre le peuple soviétique en servant l’État plus utilement qu’en creusant des fossés dans la steppe.

Toutefois vous restez un danger pour la Révolution et nous ne relâcherons pas notre surveillance.

Le 1er octobre 1920, vous vous êtes autorisé à réaliser, je cite, « Une étude sur les capacités extrasensorielles de êtres humains ». Vous confirmez ? »

Ruizge, Dusha – T. 1 La fille de l’hiver, Éditions Glénat, 2023, p. 19.

Motivations initiales

Parfois un livre ou une bande dessinée attire votre regard, mais, quand vous vous en saisissez, en l’ouvrant, finalement vous hésitez et, en général, vous reposez l’ouvrage et vous passez à autre chose. Et puis, à d’autres moments, ce qui a attiré votre regard semble se confirmer. Alors vous allez jusqu’à la 4e de couverture. Dusha a « subi » ce parcours, et il s’est retrouvé dans notre PAL… Ne reste donc plus qu’à voir ce qu’il a dans le ventre !

Synopsis

En 1921, Dimitri Loujine, neuropsychologue, obtient de l’Académie des sciences la validation de son projet Ym, qui vise à étudier les capacités extrasensorielles des humains, en étudiant des sujets présentant des capacités particulières (télépathie, télékinésie, précognition…). Mais quelques années plus tard, le projet est arrêté, et Loujine est envoyé au goulag, pour activités contre-révolutionnaires.

En 1937, on le sort du goulag. Pour se racheter, le colonel du NKVD Emilian Tselenko attend de lui qu’il crée une « brigade de psychosurdoués » – alors que son projet était résolument pacifiste, initialement -.

Mais quels sont exactement les « pouvoirs » de ses anciens sujets, dont il parvient à retrouver certains ?

Avis

Annoncé comme un thriller en deux tomes, cette série nous propose une intrigue complexe, autour des capacités hors du commun des « patients » de Loujine. Et, pour être tout à fait honnête, l’auteur nous égare par moments un petit peu. En effet, l’histoire nous est racontée avec des allers-retours permanents dans le temps, entre 1921 et 1937, ce qui, ajouté au fait que l’un des personnages semble pouvoir échanger avec les morts, et qu’un autre se retrouve dans le coma, est assez perturbant pour suivre la trame…

En revanche, les personnages sont intéressants et riches. Mis à part Emilian Tselenko, le colonel du NKVD qui semble ravi de pouvoir imposer aux autres son pouvoir et le faire sans états d’âme, tous les autres sont complexes. Chacun se débat comme il le peut dans cette période de l’histoire. Dimitri Loujine, pour lequel on pourrait ressentir une forme de compassion, alors qu’il sort de 9 ans passés au goulag, reste néanmoins mystérieux. On s’interroge sur ses motivations réelles, et, surtout, on ne peut pas ignorer que, s’il a d’abord tenté de défendre l’idée d’un projet pacifiste, il semble ne pas avoir mis tellement d’énergie à s’y accrocher…

Les personnages de Mijail Dzasokhov, que l’on découvre au début du livre et que l’on retrouve ensuite, en 1937, auréolé de ses titres de champion du monde de boxe conquis au nom de l’URSS, et son ancien chef, le général Isikiev, ont également un rôle à jouer qui n’est pas encore tout à fait clair – même si de premières pistes se dessinent.

Enfin, le fait que, dans le groupe des sujets de Dimitri Loujine, on ait pu observer, dans ce premier tome, de premières fractures, promet également des rebondissements possibles dans la suite.

Il reste donc plein de choses à découvrir dans le deuxième tome à venir… et ce n’est pas pour nous déplaire ! Alors, nous accompagnerez-vous vers cette URSS des années 20 et 30, en pleine Révolution ?

Pour en savoir plus

Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.

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