Espionnage, Thrillers

Les Fantômes de Kiev

Chroniques de Les Fantômes de Kiev, de Cédric Bannel.

« – Je vous trouve l’air plutôt sympathique pour un tueur de sang froid, monsieur Edgar Van Scana.

– Riposter lorsque l’on vous attaque ne fait pas de vous un assassin. Mon discours vous paraîtra peut-être naïf ou désuet, mais mon combat, je le mène pour les valeurs auxquelles je cois. La liberté, les droits humains, la défense de ceux qui ne peuvent pas se défendre. »

Cédric Bannel, Les Fantômes de Kiev, XO Éditions, 2023, p. 166.

Motivations initiales

Cédric Bannel est un auteur que nous avons découverts à Lyon, pendant Quais du Polar. Nous nous étions arrêté et il nous avait donné envie de découvrir Baad. Et puis, après avoir apprécié les enquêtes du Qomaandaan Oussama Kandar, nous avons continué à suivre l’auteur, avec L’Espion français. Il était donc couru d’avance que nous ne laisserions pas passer son nouveau roman, Les Fantômes de Kiev !

Synopsis

Edgar Van Scana est un agent Sigma, rattaché au service des Archives de la DGSE. Les Sigma ont une vie, un métier, qui leur donne une bonne raison de voyager, y compris vers des destinations « chaudes ». Edgar est avocat international. Mais il n’est pas seulement un conseiller externe de la DGSE, mais membre du service « action » le plus secret de l’agence.

Quand, en Roumanie, un correspondant de la DGSE se jette du haut d’une falaise alors qu’il avait rendez-vous avec son agent traitant, c’est Edgar qui est envoyé mener l’enquête. C’est ainsi qu’il met la main sur une clé USB, sur laquelle se trouve une photo, sur laquelle on voit des missiles, censés avoir été détruit dans l’explosion du dépôt dans lequel ils étaient entreposés. Mais que veut en faire la Russie, exactement, dans le cadre d’une action appelée Ouragan de feu ?

Edgar parviendra-t-il à faire toute la lumière sur cette affaire, alors que tous les services russes, et notamment la redoutable Olga Ranevskaia, cheffe des opérations noires du Kremlin, tentent de l’en empêcher ?

Avis

Déjà en 2011, Gérard Thomas, pour Libération, soulignait le fait que Cédric Bannel, énarque passé par la Direction du Trésor avant de rejoindre le groupe Renault, puis de créer le site Caradisiac, donnait l’impression, dans L’Homme de Kaboul, première enquête d’Oussama Kandar, de bien connaître les officines souterraines et les services secrets. Et, bien qu’il s’en soit déjà défendu à l’époque, il ferait un parfait Sigma, vous ne trouvez pas ? Surtout quand vous ajoutez à son parcours professionnel ses médailles internationales obtenues lors de compétitions de karaté – ceinture noire dès 1986, il ne reprend la compétition qu’en 2017, chez les vétérans.

Mais nous ne prétendons pas mener l’enquête. Simplement, nous voulons insister sur le fait que tout ce que décrit ce livre – et les précédents – semble furieusement crédible… Sa connaissance de l’Afghanistan et, désormais, du Donbass, montre un goût pour les vacances calmes et reposantes, dans tout ce que la planète compte de paradis !

Quoi qu’il en soit, l’enquête est solide, bien menée, trépidante. Elle est également l’occasion de rappeler que la différence entre le succès et l’échec tient souvent à rien, un petit hasard, une minute de plus ou de moins.

L’utilisation, comme arrière plan de ce récit, de la guerre que mène la Russie en Ukraine ajoute évidemment de la tension à cette histoire. Et ça fonctionne parfaitement. Ce n’est ni naïf, ni laudatif de tel ou tel camp. La citation qui ouvre cette chronique montre d’ailleurs que l’auteur n’hésite pas à questionner le « pouvoir » de son agent de l’ombre.

Chose plutôt inhabituelle dans un roman d’espionnage, trois personnages féminins se partagent, avec Edgar et deux autres personnages masculins, le devant de la scène. La russe Olga Ranevskaïa, implacable générale proche du pouvoir et de Poutine ; Kateryna Mykoulyna, la femme de l’honorable correspondant dont le vol plané depuis une falaise lance toute cette affaire ; et la chargée des opérations spéciales des services roumains, qui répond au prénom d’Angelic. Femmes puissantes, femmes courageuses, femmes libres. On est assez loin des clichés du genre…

Pour en savoir plus

Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.

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